&. Aidan : Photographe en Herbe. --- A revoir

Une dispute. Encore une dispute. C’était désormais fréquent chez la famille Clarence. Depuis trois semaines, rien n’allait plus entre les deux parents, Alice et Daniel. C’est fous a quel point les choses peuvent changer en l’espace d’un mois, d’un tout petit mois, vous ne trouvez pas ? Il pouvait arriver une tonne de choses en un mois. Avoir un chien. Apprendre qu’on était enceinte. Déménager. Grossir. Recevoir une promotion ? Mais jamais, jamais personne n’aurait imaginé qu’Alice et Daniel Clarence puissent se séparer. C’était tout simplement impensable. Imaginez que…euh que l’Amérique entre en guerre contre l’antarctique. Complètement loufoque hein ! Inimaginable ! Eh bien voilà l’effet que cela avait produit auprès des voisins. Et naturellement, auprès des enfants. Le couple Clarence avait trois enfants. Ils avaient prit grands soin de les élever dans la meilleur des conditions possible. Imaginez donc la tête des rejetons en voyant leurs parents qui avaient toujours été très stables avec eux pétés les plombs. Cela affectait particulièrement le deuxième enfant du couple Clarence. Aidan. Le petit bonhomme de sept ans n’avait pas la même mentalité que sa sœur et son frère. Ces derniers pensaient que tout allait s’arranger demain. Leur vie redeviendrait calme et monotone. Malheureusement pour eux, cela ne s’arrangea pas aussi facilement. Daniel & Alice divorcèrent. Aidan et Betsy allèrent habités avec leur mère tandis que Terry s’en alla côté du père, au grand désespoir D’Alice. Les années passèrent et plus rien ne vint jamais perturbés les enfants Clarence. Alice s’était trouvé un métier qui ne rapportait pas de très grosses sommes mais ils étaient heureux, c’était l’important. Il serait merveilleux de dire que tout s'était arrangé et qu'ils vécurent tous heureux mais, makheureusement, ce ne fut pas le cas. A l’âge de dix ans, Aidan était devenu un petit garçon joyeux, sympathique et polis, comme il y en a partout dans le monde. Mais voilà, un jour, lorsqu’il jouait tranquillement avec sa sœur dans sa chambre, les fenêtres et les portes commencèrent toutes en même temps à s’ouvrir et puis à se refermer, dans un vacarme infernal.

Hurlait sa sœur, convaincue que c’était son frère l'auteur de la chose. Aidan, lui, ne ressentait pas de la peur. Mais plutôt de la fascination. Son regard restait rivé sur la fenêtre de droite, comme si il avait découvert la septième merveille du monde. Il détacha pour la première fois son regard de la vitre lorsque sa sœur lui lança un cheval en plastique rose sur la tête. Suite à ça, tout s’arrêta comme c’était venu. Betsy s’en alla de la chambre en courant afin d’aller appeler sa mère. Aidan resta alors seul dans la chambre, silencieux. Il ne pleurait pas (ce qui était tout aussi étonnant après le jouet que sa petite sœur venait de lui balancer sur le crâne et du phénomène étrange qu’il venait de se produire). Quelques minutes plus tard, Alice Clarence entrait dans la pièce. D’un pas vif, elle attrapa son fils par le bras et le gifla assez fort pour qu’une trace rouge apparaisse sur la joue du petit bout de choux. Alice prit ensuite son fils dans les bras, se rendant compte de ce qu’elle venait de faire.

« Mais qu’est-ce que j’ai fais ? » fut la première pensée d’Aidan. Sa mère avait-elle encore pété les plombs ? Comme avec son père ? Il fallait s’en douter. Le petit garçon ne reçut jamais aucunes explications. Un an passa et presque tout avait été oublié. Sauf pour Betsy, qui était persuadée qu’Aidan était le diable en personne. Elle refusait catégoriquement de se retrouver seule avec lui dans une pièce et collait sa mère partout. Il lui arrivait même de l’attendre devant les toilettes. Alice, elle, faisait comme si de rien était. Tout allait pour le mieux. Un soir de juillet, la petite famille était réunie dans le jardin, même le père, Daniel avait fait l’effort de venir accompagner Terry jusque là. La conversation débuta autour d’un verre de thé glacé. Trop occupé par leurs conversations, les Clarence ne remarquèrent pas qu’un énorme hibou grand-duc voletait autour de leur cheminée. Et ils remarquèrent encore moins que ce dernier venait de balancer une enveloppe jaunâtre par-dessus celle-ci. La soirée se termina sur une joyeuse note et tout le monde s’en alla dans leur chambre. Sauf…Qui ? Oui, Aidan. Victime d’une petite faim nocturne, le blondinet se rendit dans la cuisine puis repassa par le salon lorsqu’il aperçut quelque chose de troublant dans la cheminée, grâce à un éclat de la lune qui provenait de la fenêtre. C’était la lettre. Sans hésitation, les petites mains innocentes d’Aidan l’attrapèrent entre leurs doigts. Et ces mêmes doigts ouvrirent, ou plutôt déchirèrent avec excitation l’enveloppe sur laquelle était inscrit en couleur verte émeraude : Mr. Aidan Clarence. C’est tout ce que le petit garçon sut lire. L’obscurité était trop intense. Retourner dans sa chambre et allumer la lampe de chevet. C’était ce qu’Aidan avait décidé mais le destin en voulut autrement. Les lumières du salon s’allumèrent et la personne la plus suceptible de se lever en pleine nuit apparut dans l’encadrure de la porte. Sa mère, Alice. Zut, Aidan avait oublié. Sa mère avait besoin de ses gouttes pour dormir et elle ne les avait sûrement pas prises.