alexander murray / 100 %

. alexander murray .
je t'avais prévenue. je viens te chercher.

. identity .

Nom : Murray.
Prénoms : Alexander Jonathan.
Surnoms : Ce ne sera pas étonnant d’apprendre que tout le monde l’appelle Alex, ce qui l’enchante car il trouve ça vachement classe. Parfois aussi il se fait surnommer Alexandre, à la française, et même si ça n’a aucune originalité, il aime utiliser ce prénom en pseudo.
Âge : Vingt-cinq ans.
Nationalité : Irlandaise.
Ancienne maison : Ravenclaw.
Orientation sexuelle : Bisexuel.
Nature du sang : Sang Pur.

. magic world .

Poste souhaité : Infirmier.
Baguette : Vingt-et-un centimètres, en bois de saule pleureur, contenant un crin de licorne.
Forme du Patronus : Chouette Hulotte.
Forme de l’Epouvantard : Alexander a peur du Rien. Peu de choses l’effraient dans la vie mais il craint par-dessus tout le néant. C'est un trou noir gigantesque et irrésistiblement attractif qui se forme en sa présence: elle n'a peur de rien d'autre que du néant, du vide absolu, de l'absence de sensation... un peu comme une Mort consciente, avec la conscience de n'être pas mort, mais de ne pouvoir être conscient de rien d'autre.
Animal de compagnie : Alexander possède un chaton, enfin on dirait un chaton mais c’est un chat nain qui n’a pas grandi depuis une éternité, qui répond au nom de Madison.
Formation suivie : Après avoir passé ses Aspics et les avoir brillamment obtenues, sans exception, Alexander a suivi quatre années de formation d’infirmerie à l’hôpital Sainte Mangouste avant d’être admis pendant quatre autres années en tant qu’infirmier au sein du service Mauvais Sorts. Il était considéré comme un très bon infirmier qui ferait un excellent guérisseur.

. reality .

Avatar : Dimitri Vankerkoven. (euuh.. dur dur d'être une sexbomb =O.)
Est-ce un personnage prédéfini ? Oui. C’est le frère de Clémence Murray ♥.
Pseudo : Plopline.
Âge : Quatorze ans.
Comment avez-vous découvert le forum : J’y suis déjà depuis trois mois…
Comment le trouvez-vous ? Bien. (c’est tout ? =O) J’adore et ce design est superbe.
Code : OK by Za.

. rp .

Alexander Jonathan Murray se réveilla difficilement et jeta un coup d’œil à l’oreiller à côté de lui, réflexe quotidien histoire d’avoir le temps, sous la douche, de mettre un nom sur un visage si besoin. Ce matin-là, ce ne fut pas nécessaire, il connaissait très bien la personne qui dormait tranquillement sur sa droite, et pour cause. Ca faisait bien deux mois que c’était toujours la même. Parfois, Alex s’étonnait encore. Il se leva précautionneusement du lit en faisant le moins de bruit possible, passa devant un miroir, se dit qu’il avait vraiment une tronche de cake et fila dans la salle de bains. Une drôle de journée s’annonçait. Il n’allait pas travailler ce mardi matin, pour la première fois en quinze ans, ou presque, et il se dirigeait droit vers, sinon le mur, au moins un lieu gravé de souvenirs en tout genres. La veille, lorsqu’il avait annoncé à Michael qu’il passerait la journée à Hogwarts, son récent petit ami avait écarquillé les yeux, effaré.
- Mais… euh… Pourquoi ?
- Entretien d’embauche.
Un silence pour le moins pesant s’était abattu sur la table du petit déjeuner, Michael, atterré, avait perdu l’appétit et Alexander s’en voulait un peu. Il aurait pu le prévenir avant…
- Tu pars alors.
- Peut-être pas. Je serai peut-être refusé.
Le jeune homme en face de lui éclata d’un rire sauvage et frustré.
- Tu sais bien que c’est statistiquement impossible. C’est pas comme si t’étais l’externe le plus doué de l’hôpital.
Evidemment, Michael exagérait un peu, mais ce n’était qu’un peu car c’était vrai qu’Alexander était un infirmier doué qui aurait pu faire un guérisseur de renommée. S’il n’était pas si têtu… Il avait relevé la tête pour évaluer l’expression du visage de son ami et avait soupiré. Il était triste. Ca lui passerait. En effet, le soir venu, ça avait passé, car Michael avait obtenu d’Alexander qu’il revienne, le plus souvent possible, et qu’il ne l’oublie pas. A ce stade, l’ancien Bleu se demandait encore si Michael était amoureux de lui, et vice-versa d’ailleurs. Trop compliquée, cette relation…

Le jet d’eau brûlante acheva de réveiller Alexander qui secoua la tête pour évacuer ces pensées inutiles. Ils verraient bien. Il avait besoin de retourner à Hogwarts et même si Michael ne comprenait pas, même si Michael l’aimait, il ne reculerait pas. Il ne redoutait qu’une chose : que le directeur refuse de l’engager. Il aurait perdu toutes ses chances. Ses chances… à tout propos d’ailleurs.
Une fois propre et délassé, le jeune homme sortit de la cabine et scruta ses traits dans le miroir suspendu au dessus du lavabo. Délit de sale gueule, il tira la langue au reflet fatigué qui lui faisait face et songea que s’il avait vraiment voulu se reposer, il aurait fait chambre à part… Après s’être séché et coiffé, pourtant, Alexander se trouva un air serein et calme qui lui plaisait bien. L’air de quelqu’un qui est en paix avec lui-même et en y réfléchissant, c’était le cas. Ou presque. Oui, vraiment, Alexander Murray se plaisait bien et décida que cette journée serait positive, du regard réfléchi qu’il avait sur lui au regard passionné qu’il aurait sur Michael quand il faudrait recoller les morceaux qu’aurait pulvérisés la nouvelle de son départ.

Quand Alexander referma doucement la porte de l’appartement dans lequel Michael dormait encore, il réfléchissait toujours à l’issue que prendrait leur relation. C’était quand même fort probable que ça ne dure pas une fois qu’il serait à Hogwarts. Ce qui l’inquiétait le plus, c’était de ne pas savoir comment il réagirait si son petit ami le quittait. Tout était bien trop flou. Repensant au petit mot griffonné à la hâte déposé sur la table du salon, Alexander conclut qu’il devait bien tenir un tout petit au moins à ce jeune homme stupide.
« Je reviens dès que je peux.
Ne m’attends pas mais ne m’oublie pas pour autant, idiot.
Alexandre. »
Voilà qui ressemblait fort peu à un Alexander désinvolte.
Il secoua la tête une fois de plus et se dit que ce couple à l’eau de rose prenait trop de place dans sa tête d’infirmier sérieux en ce jour d’entretien d’embauche.
Ferma les écoutilles et se concentra sur sa destination : Pré-au-Lard.

Un petit plop et il disparut de la cage d’ascenseur qu’il avait fait semblant d’emprunter.

Plop again.

Alexander Murray se prit une bouffée de souvenirs encore frais dans la figure et se remémora comme il aimait ce village au nom miteux, des Trois Balais à Honeydukes, et comme il avait aimé s’y rendre dans sa jeunesse. Il passa en revue toutes les portes qui l’entouraient, il était dix heures et tout commençait à vivre un peu, mais il n’avait pas le droit, pas le temps, de s’y attarder, il devait se rendre au château pour la demie. Et comptait bien y arriver avant, histoire de s’adosser à un mur pour repenser au bon vieux temps. Il se dirigea d’un pas déterminé vers le château qui l’avait vu grandir et avait fait de lui l’homme qu’il était à présent.
Tout en marchant, Alex se posait tout un tas de questions, la première étant : comment Clémence allait-elle réagir en le voyant s’incruster comme ça dans son décor ? Bien, assurément. Il n’avait pas vu sa sœur depuis le début de l’année et elle lui manquait plus que de raison. Il se demandait dans combien de pétrins elle était allée se fourrer et combien de minets elle avait attiré dans ses filets, tenant beaucoup de son frère sur sa capacité à briser les cœurs d’un regard. L’ancien Ravenclaw ne lui avait rien dit de sa décision de postuler à Hogwarts et il s’attendait quand même à ce qu’elle lui en veuille (un peu) d’avoir fait son cachottier. Il souriait déjà à l’idée de lui ébouriffer les cheveux, de l’entendre soupirer avant qu’elle lui rende la pareille. Clémence…

Sans s’en rendre compte, le jeune homme avait parcouru toute la distance qui le séparait des gigantesques portes qui marquaient l’entrée au château. Il inspira un grand coup et poussa les battants, se propulsant du même coup dans un univers qu’il avait chéri et dont le souvenir ravivé lui enchantait le cœur.
Hogwarts et son gigantesque Hall, et sa Grande Salle époustouflante, et ses portraits, et ses fantômes, et ses dortoirs… Alexander repéra la gargouille qui menait vers le Directeur et regarda sa montre. Il lui restait dix minutes, pas assez pour faire le tour du propriétaire mais il pouvait toujours guetter ici que quelqu’un de sa connaissance arrive et se souvienne, ou pas, de lui. D’ailleurs, un bruit étrange émana soudain d’un couloir sur sa droite. Le jeune Murray ne présageait rien de bon, car le vague souvenir qu’il avait de ce bruit était plutôt déplaisant bien que très, très flou. Il soupira en voyant apparaître River. Ah non pas elle. Pitié. Le fantôme n’avait jamais su l’encadrer bien qu’il ait essayé par tous les moyens de s’attirer ses faveurs. Elle le trouvait « trop beau pour être honnête ». Comme si, elle, avec sa bouille d’ange, était une fille honnête… Alexander se leva et s’approcha de la gargouille avec sept minutes d’avance, pria pour que River ne le remarque pas, entendit un strident « Murray ? Revient ici ! » au moment même où la gargouille s’ébranlait et ricana pendant tout le temps que dura l’ascension. Il restait bien puéril parfois mais cette victoire sur cette peste le mit d’excellente humeur.
Ainsi donc, la porte du bureau du Professeur Faust ne l’impressionna pas plus que ça, car même s’il ne connaissait pas ledit professeur, il était sûr de ses compétences. Il voulait réintégrer Hogwarts et il le ferait.

Dix heures vingt-cinq. Il pouvait se permettre de s’annoncer.
Le jeune infirmier frappa trois coups discrets mais assurés à la porte et attendit une invitation à entrer qui ne se fit pas attendre. Il poussa le panneau de bois et découvrit pour la première fois l’intérieur du bureau du Directeur, même s’il ne doutait pas qu’il ait bien changé depuis huit ans qu’il était parti. Alexander se tourna rapidement vers le Directeur et s’étonna de sa jeunesse apparente et du charme étrange qu’il dégageait. Ce n’était certes pas habituel du tout. Faust se leva et lui tendit une main qu’il serra en s’interrogeant toujours sur ce qu’il faisait là, ce professeur. Une voix profonde le sortit pourtant de ses réflexions.
- Alexander Jonathan Murray, je présume ?
- Vous présumez bien.
Un sourire se dessina en même temps sur le visage des deux hommes. La partie était jouée.
- J’ai lu rapidement votre CV. Vous me semblez doué.
- J’ai été entouré des meilleurs.
Sale petit fayot, aurait riposté River.
- Et qu’est-ce qui vous a amené à vous éloigner des meilleurs ?
- L’envie de retourner aux sources. J’ai appris que le poste d’infirmier était libre et j’ai senti que le moment était venu pour moi de changer d’air.
Explication plutôt vaseuse mais Alexander ne pouvait pas faire mieux : il disait vrai.
- Bon, eh bien je crois que tout est dit.
L’Irlandais fronça imperceptiblement les sourcils. Le ton du professeur semblait un peu défaitiste quand même.
- Bienvenue à Hogwarts, monsieur Murray !
Alexander éclata de rire, signe qu’il était content, et serra de nouveau la main du directeur en le remerciant. Il commençait lundi.
Cette journée était effectivement positive, et l’entretien n’avait pas duré plus de cinq minutes. Rapide mais efficace… Il redescendit avec allégresse vers le Hall et s’arrêta net dans son élan.
Clémence.

Alexander fronça les sourcils. Clémence, apprends à être un peu moins belle, veux-tu, ça commence à devenir gênant.
Ne s’attendant pas à le voir, elle ne le vit pas et traversa le Hall en discutant à bâtons rompus avec une fille qu’Alex ne prit pas le temps de reconnaître. Vivement lundi, qu’il puisse la serrer à nouveau dans ses bras. Elle lui manquait trop, c’était définitif. L’avoir entraperçue accentuait ce manque et lui faisait penser que cette idée de travailler à Hogwarts était des plus lumineuses.
Vraiment, il était temps qu’il rentre à la maison.
Cela dit, pensa-t-il en croisant les courbes avantageuses d’une élève aux longs cheveux qui s’arrêta sur lui, abasourdie, cela dit, Hogwarts n’avait jamais été pour Alexander un temple de la fidélité, et déjà qu’il ne l’était pas vraiment à Londres, alors… Secoua la tête une troisième fois en deux heures, y penserait plus tard. Ou pas.
Plutôt pas.

THREE YEARS AGO.

Vingt-trois décembre. Pour une fois, Alexander était chez lui, bien au chaud, et il redécouvrait les dessins du manteau de la cheminée de sa chambre, qu’il n’avait pas vu depuis août et qui lui avaient manqué un peu. Il était rentré chez lui l’avant-veille, ayant promis à sa mère et à sa sœur de passer les fêtes de famille avec elles. Son père… n’était pas là. Une fois de plus. C’était ayant appris cela qu’il s’était décidé. Pas question de laisser ses deux princesses seules en cette période sensée être joyeuse. Demain ils fêteraient Noël sûrement sans Edward et Alex ne savait pas si ça le peinait ou pas. Tout était trop tendu en ce moment, et c’était à cause de lui. S’il était honnête, s’il était attentif, s’il aimait vraiment sa famille, leur mère irait beaucoup mieux. Edward n’avait encore rien dit à sa fille mais le jeune homme sentait que ça n’allait pas tarder, il ne redoutait pas, non, il savait que Clémence lui hurlerait à la figure et ne se laisserait pas faire, elle qui avait si peu de considération pour cette figure paternelle depuis sa première raclée, mais ça allait forcément décider du sort de la fragile union qui régnait au sein de la famille Murray. Alexander craignait que sa douce petite sœur s’en aille et brise ainsi une deuxième fois le cœur de sa mère.

On frappa un coup sec à la porte de son domaine et Alexander sourit. Le coup caractéristique de l’entrée en scène de sa Clémence préférée. Il ne se donna pas la peine de répondre, de toute façon elle entrerait il le savait, et il ne pourrait même pas lui en vouloir.
- Tu pourrais répondre au moins, petit goujat.
Ah… douce Clémence, tendre Clémence…
- Dis donc, toi, un peu de respect pour ton aîné.
Il leva un œil amusé sur ce visage encadré de mèches blondes qui ne cessait de s’embellir et devenait une gravure de beauté. Il n’en revenait toujours pas, mais quand il comparait leurs deux visages, il se disait qu’après tout, il fallait bien qu’elle ait hérité quelque chose de lui, sinon c’était pas drôle. Ca faisait maintenant quatre ans que Clémence était à Hogwarts, et quatre ans que lui avait quitté l’école. Il n’avait même pas eu le loisir de la voir évoluer dans ce monde qu’ils aimaient tant tous les deux. Un peu déçu, il pensait souvent qu’il ne la voyait pas assez et que son travail le prenait trop longtemps. Il ne revenait presque jamais dans leur maison familiale, ayant pris un appartement à Londres. Clémence lui manquait et il avait sauté sur l’occasion présentée pour exaucer ses désirs. (pour une fois qu’ils étaient accessibles…)

Clémence s’assit au bout du lit sur lequel il était allongé et prit un air soucieux qui ne lui ressemblait pas.
- C’est la première fois en quatre ans que je reviens pour Noël.
C’était vrai. C’était aussi la première fois en onze ans que lui revenait pour les fêtes. A Hogwarts, il était bien trop content de recevoir ses cadeaux au pied de son lit, et de faire la bringue pendant deux semaines avec ses amis. Clémence était comme lui. Mais tous les deux sentaient que ce retour à la case départ était certes voulu, mais annonciateur d’un orage qu’ils ne voulaient pas voir arriver.
- Moi aussi, Clémence. Ca fait du bien, non ?
Alexander se redressa et s’approcha de sa petite sœur.
- Et moi aussi je préférais être au château à cette période. Mais Maman a besoin de nous, tu ne crois pas ?
- Elle a besoin d’Edward, pas de nous…
- Tu dis ça pour quoi ? Parce que tu penses qu’il compte plus pour elle que nous, ou parce que tu es égoïste et que tu veux vraiment rentrer dans ton petit dortoir confortable ?
Le ton du jeune homme s’était fait un peu plus dur. Il voulait la faire réagir et lui faire prendre conscience de tout le mal qu’ils se donnaient, tous, pour sauver les apparences. Elle ne savait pas encore mais c’était encore pire qu’elle le pensait. Elle ne devait pas savoir… mais elle saurait, évidemment, puisque son père était incapable de préserver son entourage.
- Alex…
- Clémence.
- Je suis tellement contente de te voir…
Ledit Alex esquissa un sourire un peu triste et emprisonna sa Clémence dans ses bras musclés.
- Petite idiote, va… Tu ne sais même pas à quel point tu m’as manqué.
Elle se retourna et lui adressa un regard de ses grands yeux teintés d’une fausse innocence.
- Non, c’est vrai ça ! Je ne sais pas ! Alors, à quel point je t’ai manqué ?
Il haussa un sourcil narquois et resserra son étreinte.
- Euh… tu veux m’étouffer c’est ça ?
- Et même quand tu seras morte ce sera pas assez. Tu m’as manqué plus que l’anglais basique ne peut l’exprimer, je pensais que tu serais assez intelligente pour le comprendre. (petit ton hautain qui lui allait si bien.) Ca se voit que tu n’es pas une Raven, ma pauvre petite sœur…
Et se prit une claque mémorable à l’arrière du crâne.
- Alexander Jonathan Murray, tu es irrécupérable.
Alex et sa sœur éclatèrent de rire et il se dit alors que cette vie n’était pas si mal que ça. Certes, il passait plus de temps debout à soigner des idiots avec des pinces à sucre dans le nez qu’à dormir, certes il ne voyait plus sa famille, certes il ne gagnait pas encore assez bien sa vie à son goût et pour prendre véritablement son indépendance, mais il avait cette Clémence qui rattrapait toutes les bévues du monde entier, celles d’Edward comme celles des autres, de tous les autres qui lui menaient la vie dure.
- Au fait, mademoiselle Bête à bon Dieu, comment il s’appelle celui qui te harcèle depuis deux jours que je suis rentré ?
- Qui ça ?
- Fais pas l’innocente, sinon je t’avoue que j’ai ouvert ton courrier, chuchota-t-il avec un accent de conspirateur.
Indignation.
- T’as pas fait ça quand même ?! Alex !
- Mais non, allez, comment il s’appelle ?
- Ca ne te regarde pas.
Clémence avait adopté cette petite voix chantonnante qui l’exaspérait et lui faisait penser qu’il devait vraiment s’accrocher pour ne pas sombrer, celui qui la harcelait depuis deux jours qu’Alexander était rentré…
- Et d’ailleurs, elle s’appelle comment, la tienne ?
- Ah bah non hein, je ne livre pas d’informations sans échange de bons procédés !
- Allez… Alex, s’il te plaîîît…
Il éclata de rire et se promit intérieurement de ne rien révéler. Trouva la technique.
- Elle s’appelle Madison, avait-il dit avec les yeux comme des ronds de flan.
Ce qui lui valut de se prendre un oreiller sur la tête. Bien fait pour toi petit menteur.
- Tant pis pour toi, tu ne sauras rien.
- Tant pis pour toi, je saurais tout…
Clémence changea bien vite de sujet et Alexander laissa son esprit rêveur vagabonder un peu, la laissant pépier sur sa fabuleuse vie de sorcière, la plus forte et plus belle de toute la Terre. Il aimait ce caractère qu’elle avait avec lui. Il aimait l’entendre parler de sa vie, de ses amis, de ses amours, de ses emmerdes aussi parfois même si elle semblait se sortir de tous les mauvais pas avec un sourire éclatant et une petite courbette vengeresse. Il aimait la regarder s’animer en revivant tous ces souvenirs avec lui, en imitant sa meilleure amie ou bien l’imbécile qui avait cru être à sa hauteur un matin, et il souriait. Alexander aimait beaucoup trop sa sœur, si elle lui avait dit, là, qu’elle avait un problème monstre et qu’il fallait qu’il aille, pour la protéger, tuer un homme, il l’aurait fait. Il l’aimait tant.

- J’ai un cadeau pour toi.
- C’est demain les cadeaux, très cher Alexandre, moralisa la jeune fille.
Pourtant, les yeux de la Clémence brillaient déjà d’une petite lueur excitée. Son frère avait toujours le don de lui offrir des présents fabuleux.
- Oui mais c’est pas ton cadeau de Noël, sinon tu aurais attendu.
- Ah ? Je peux voir ?
- … Non.
Ahaaah.
- T’es pas drôle, j’ai envie de savoir ce que c’est moi !
- Je sais, petite demoiselle.
Alexander agita sa baguette et quelque chose au fond de son sac de voyage remua pour venir se poser directement dans les mains de sa petite sœur.
- Vas-y, ouvre.
Les mains de Clémence s’activèrent autour du ruban en soie verte qu’elle délia avec délicatesse, écartant le velours qui servait de papier d’emballage - on n’est pas un Murray pour rien, et découvrit une boîte noire, dont elle hésitait à soulever le couvercle. Sait-on jamais…
- Allez !
- D’accord, d’accord…
Ouvrit le coffret et tomba amoureuse.
Du moins Alexander en avait-il l’impression et il se félicita de sa trouvaille plutôt élégante et parfaitement assortie aux cheveux de sa princesse de sœur.
Il lui avait offert une pince en argent serti des diamants les plus purs, en forme plutôt banale de papillon. Mais c’était du travail de gobelin, et c’était tout simplement magnifique. Oui, vraiment, Alexander Jonathan Murray était un génie.
- Euh…
- Tu peux me la rendre, si elle te plaît pas… Ma Madison serait contente que je lui donne, finalement, vu la tête qu’elle a fait quand…
- … mais tais-toi ! Je la garde !
- Parfait. Retourne dans ta chambre, c’est l’heure du dîner.
Clémence afficha une moue contrariée. Elle n’avait pas le droit de dire merci à son imbécile de frère. Il détestait ça. C’était normal, tout à fait normal, qu’il se démène et fasse semblant de se ruiner pour sa sœur.
Rien n’était trop beau pour cette princesse.

NOWADAYS.

Alexander se mordit l’intérieur de la joue et retourna à Pré-au-Lard. Je reviens dès que je peux. Oui mais là il pouvait pas, non, il rentrerait d’une humeur trop bizarre pour que Michael comprenne et ils s’engueuleraient, or il avait besoin d’un toit jusqu’au lundi suivant. Il se dirigea vers les Trois Balais et se dit qu’après tout, il allait se noyer dans la Bièraubeurre en même temps que dans ses souvenirs, il ne rentrerait pas tard, il ne serait pas ivre mort, et tout irait pour mieux. Tout irait pour le mieux.
Il s’accouda au comptoir et une jolie serveuse vint prendre sa commande. Il la regarda d’un air qui devait être intéressé vu le sourire qu’elle arborait en se dirigeant vers les cuisines, mais il était juste sonné et avait besoin de se retrouver. De retrouver le jeune homme qu’il était huit ans plus tôt, quand il se préparait à ses examens dans ce même bar, des rouleaux de parchemin couverts de ses pattes de mouche sur la table et une demoiselle caquetante lui faisant la cour. Remercia la serveuse d’un coup d’œil faussement appréciateur de ses formes, lui fit monter le rose aux joues et s’abîma dans le passé.

EIGHT YEARS AGO.

- Pas question, je dois réviser moi.
- Alex, t’es vraiment chiant comme mec tu sais ?
- Non, je suis pas chiant j’ai pas envie de finir garde-chasse, c’est tout.
La dispute qui montait entre deux étudiants d’Hogwarts était des plus courantes en ce temps estival où les moins sérieux s’échappaient au village tandis que ceux qui voulaient au moins faire semblant s’allongeaient dans le parc un livre sous le bras. Alexander, lui, était le seul à squatter la bibliothèque, il avait pris ses dispositions.
Plus de petit ami (plus de petite amie non plus), plus de devoirs (tous liquidés) et pas envie, pas du tout envie, de sortir.
Mais voilà, apparemment le destin s’était ligué contre lui et il devait lutter de toutes ses forces pour ne pas céder à la pression ennemie : ils étaient trois, de son année, à abattre une par une ses défenses pour le traîner dehors. Alex se demanda ce qu’il avait fait au Seigneur pour se coltiner des amis aussi peu responsables et soupira.
- Vous allez où, au juste ?
- On va dealer de la poudre de corne de dragon à la sortie d’Honeydukes, ouuh.
Ils se foutaient ouvertement de sa gueule, ça faisait plaisir…
- Bande de crétins.
- Hé oh, l’intello, un peu de tenue, il nous reste des Bombabouses si tu te la pètes de trop.
- Vas-y je t’attends…
L’Irlandais regarda ses quatre bouquins étalés autour de lui avec suspicion. Serait-il capable de réviser attablé avec ces trois imbéciles et sûrement leurs trois harems, avec devant lui une montagne de choppes de Bièraubeurre ? Non. Mais tant pis.
- Si je vous suis vous me payez une tournée.

Les trois larrons éclatèrent de rire. Si c’était l’unique condition, alors…
- T’es un faible mon vieux, tu mérites pas ta réputation.
- Ouais ben fais gaffe, j’étais très bien dans ma bibliothèque, je peux y retourner.
- Même pas cap’, tu nous aimes trop.
- Et en plus, la bibliothécaire est carrément moins sexy que la fille qu’on a à te présenter.
C’était donc ça, le plan.
- Dîtes, vous vous souvenez que je me suis débarrassé de toutes mes fréquentations affectives et sexuelles pour bosser ?
- Ouais, justement, tu sais l’abstinence pour la matière grise c’est naze.
Petits cons, aah qu’est-ce qui me prend de vous apprécier autant ? C’étaient ça les amis à Hogwarts. De la déconne, un peu trop souvent parfois au goût d’Alexander, mais au moins ne se sentait-il jamais seul, et avait-il toujours le soutien dont-il avait besoin. Alex redoutait la fin de l’année et tout ce que ça impliquerait : l’éloignement et la possibilité de perdre tout contact avec ces imbéciles qu’il aimait tant. Eux, ses amies aussi, celles qu’il ne touchait pas par respect, ses multiples aventures, ses professeurs, l’odeur du parchemin usé et les dîners dans la Grande Salle. Ce jeune homme beau grand et fort avait peur de rencontrer le vide après ces sept années vécues à cent à l’heure. Il ne devait pas se laisser le temps de se perdre en route. C’était pour ça qu’il avait déjà pris son avenir en main et qu’il avait pris soin de le régler comme du papier à musique. Il vivrait toute sa vie à la même vitesse, même quand Hogwarts ferait partie du passé. Et qui sait, un jour peut-être reviendrait-il pour une raison quelconque ?

NOWADAYS.

Alexander termina sa choppe un sourire aux lèvres et se reconnecta lentement à la réalité.
Il avait gardé contact avec certains de ces amis fêtards et toujours présents, il n’avait rien oublié et eux non plus, et maintenant qu’il savait qu’il n’y avait pas de Néant après l’école, il était un homme heureux. Un peu décalé, un peu excentrique, mais il pensait être un ami sur lequel on pouvait compter en toutes circonstances, un bon fils et un bon frère qui n’amenait que la fierté et le réconfort chez lui, et qui savait garder les secrets. Il avait assez de confiance en lui à présent pour se garantir un avenir doré et pour continuer à gâter Clémence de toutes les attentions dont il était capable, pour construire un couple même s’il trichait beaucoup et souvent, pour avoir un travail, vivre seul, s’assumer, être lui.

Alexander Jonathan Murray était, finalement, plutôt fier de ce qu’il était devenu entre sa Répartition et son retour à Hogwarts.
Oui, vraiment, fier.

Huu :3 j'en suis fort aise, attendons donc cette chère Clémence.
Merci beaucoup ♥ ~

Que veux-tu que je dise ? coeur

C'est tout simplement parfait pour ma part, je ne pouvais pas rêver mieux loove

Clémence, je t'aime. T'es bien la digne soeur de ton frère.

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